22 novembre 2006

Salon du livre de Montréal

Je n'y vais pas tous les ans, mais j'aime beaucoup le Salon du livre. C'est le paradis des personnes qui aiment lire. Je n'y vais pas nécessairement pour y rencontrer des auteurs, mais je regarde quand même toujours la liste pour voir qui y sera en même temps que moi.

Cette année, je voulais vraiment rencontrer Michel Rabagliati, l'auteur et dessinateur de la série de BD racontant les aventures de Paul (Paul à la pêche, Paul en appartement, Paul a un travail d'été, etc.).

Nous sommes donc arrivé vers 13h. Nous avons commencé à faire le tour pour repérer ce qui nous intéressait. Comme je ne lis pas vraiment autre chose que des romans, pour moi, c'était plutôt le suivre en attendant de voir le bon stock. Lui, il aime tout ce qui porte sur la politique, les biographies, les livres qui lui apprennent quelque chose. Grand bien lui fasse. C'est pour ça qu'il a beaucoup plus de culture que moi.

Pendant notre premier tour, il a fait signer un livre par André Pratte, éditorialiste de La Presse, nous avons vu une longue file pour Bryan Perro aux Intouchables, une très longue file pour Dominique Michel, qui n'était même pas encore arrivée, nous avons repéré le kiosque où serait Michel Rabagliati, nous avons vu plein de livres qui ne nous intéressaient pas, nous nous sommes faits rentrer dedans des dizaines de fois... et j'ai vu une longue file pour Michel Tremblay, ce qui me décevait un peu parce que je voulais lui faire signer son nouveau roman. Je me suis acheté un livre sur l'alimentation et comment reconnaître la faim et notre point de satiété.

Après le premier tour, il était passé 14h et Michel Rabagliati avait déjà commencé à signer. Nous avons donc tenté de retourner à son kiosque. La file pour Dominique Michel s'était encore rallongée. Arrivée au kiosque de La Pastèque, la maison d'édition des Paul, je commence à me sentir un peu intimidée. Je suis toujours ainsi. J'ai envie de faire signer mes livres, mais je suis timide et j'ai peur d'avoir l'air d'une groupie. En plus, j'avais déjà pensé à ce que je voulais lui dire et je me trouvais nounoune et encore plus groupie. J'ai achèté le dernier Paul, Paul à la pêche, et nous nous sommes mis en ligne. Il y avait peut-être cinq personnes devant nous. Et nous avons attendu, et attendu, et attendu. Je commençais à me poser des questions. Pourtant, les gens ne semblaient pas lui parler beaucoup. Est-ce qu'il écrit un roman dans chaque livre? Bizarre. Lorsqu'il y a eu une seule personne devant moi, j'ai compris. Il faisait un dessin original dans chaque copie!

Arrivée devant lui enfin, je ne parle pas vraiment. Je le salue et il me demande mon nom. Il commence à dessiner la première lettre de mon prénom. Puis, il me demande si j'ai déjà lu cet album particulier. Je répond que non, mais que j'en ai deux autres à la maison. "L'orange et le vert, j'imagine?" Je ne me souvenais pas des couleurs, alors je lui dis les titres. Mon chum, grâce à ses yeux bioniques, répond que c'est exactement ça, le vert et l'orange. Ça m'aide à me dégêner et je dis à M. Rabagliati que je les ai beaucoup aimé et qu'en fait il m'a inspiré à vouloir apprendre à dessiner parce que je me suis rendue compte que mon ton narratif s'apparente plus à la BD qu'au roman. Il me dit qu'il comprend. Je rajoute que je dessine comme un pied (en fait, j'ai dit comme une poche, mais on se comprend). Il me dit que ce n'est pas ça qui compte et qu'il s'est rendu compte que c'est vraiment l'histoire qui fait que la BD est bonne, et non le dessin. Il termine mon dessin et nous souhaite une bonne journée.

J'ai été très contente de le rencontrer et de pouvoir lui dire qu'il m'avait inspiré. Il me semble que c'est justement le genre de choses que les auteurs et les autres personnes connues doivent aimer entendre, que leur travail a encouragé une personne à devenir meilleure dans quelque chose et à s'améliorer.

Après, nous étions un peu tannés d'être debout, alors nous sommes allés vers Leméac pour acheter le dernier Tremblay, Un trou dans le mur, avant de partir. Je n'avais plus l'intention de le lui faire signer. Je voulais juste l'acheter. En attendant à la caisse, je me suis rendue compte que la file avançait assez rapidement, alors j'ai décidé de le faire signer.

C'est le troisième Tremblay que je fais signer, donc la troisième fois que je lui parles (je l'ai vu en personne une autre fois, au centre-ville un midi). Je ne sais jamais quoi lui dire, alors je ne lui dit que Bonjour et merci, et je me sens toujours cheap, comme si je ne l'aimais pas tant que ça. Encore ma peur d'avoir l'air groupie. Bah, sur trois cents personnes qu'il voit dans une journée, il ne doit pas avoir le goût de discuter avec tout le monde. Au moins, j'achète ses livres. C'est déjà ça, pour lui.

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